La victoire de Camille Pissarro, illustration d’une amitié franco-irlandaise

Qatar Prix du Jockey Club

La victoire de Camille Pissarro, illustration d’une amitié franco-irlandaise

Le résumé du Qatar Prix du Jockey Club

Dimanche, le Qatar Prix du Jockey Club (Groupe 1), première étape des Arc Races à Chantilly, s’est joué assez en amont du poteau final : les futurs trois chevaux sur le podium (Camille Pissarro, Cualificar et Detain) étaient déjà très bien placés en embuscade derrière les deux leaders (dont le futur quatrième Trinity College) à un kilomètre de l’arrivée, pour aborder le long dernier tournant qui passe devant les grandes écuries… En fait, parmi les cinq premiers, le seul cheval qui a refait du terrain dans la ligne droite est l’Aga Khan Azimpour, cinquième devant son compagnon de casaque Ridari.

Tous les chevaux qui sont venus à l’extérieur, souvent contraints par leur mauvais numéro dans les boites de départ, ont marqué le pas dans la ligne droite. Il est vrai que quand des chevaux de classe tiennent le rail de la corde, il est quasiment impossible de refaire des longueurs sur eux.

Le cheval Camille Pissarro est entraîné en Irlande, dans le grand centre de Ballydoyle dirigé par Aidan O’Brien, mais il aime beaucoup la France où il a glané ses meilleurs titres : le Qatar Prix Jean-Luc Lagardère (Groupe 1) à l’âge de 2 ans en octobre 2024 et une troisième place de l’Emirates Poule d’Essai des Poulains (Groupe 1) le 11 mai 2025. C’est aussi un fils de l’étalon miracle Wootton Bassett, qui a été révélé en France et fait désormais la monte à Coolmore Stud (Irlande), le haras dont Aidan O’Brien entraîne les chevaux.

Autre trait d’union entre la France et l’Irlande (outre le nom du cheval, qui fait référence à l’un des maîtres tricolores de l’impressionnisme), la mère de Camille Pissarro a produit avant lui un autre gagnant de Groupe 1 : Golden Horde… étalon en Normandie au haras de Montfort et Préaux !

Notons que dans l’Emirates Poule d’Essai des Poulains, Camille Pissarro avait été devancé par son compagnon d’entraînement et de casaque, Henri Matisse – lui aussi fils de Wootton Bassett et lui aussi nommé en hommage à un grand peintre français…

L’entraîneur irlandais Aidan O’Brien – considéré par beaucoup d’observateurs comme le meilleur entraîneur du monde – remporte cette édition du Qatar Prix du Jockey Club.

Le Qatar Prix du Jockey Club inaugure le circuit ARC Races

Événement phare du calendrier hippique, la Qatar Prix du Jockey a inauguré aujourd’hui les Arc Races, un nouveau circuit de huit épreuves d’exception menant au Qatar Prix de l’Arc de Triomphe et dont les vainqueurs obtiennent une Wild Card pour ce défi de l’automne.

Avec les Arc Races, France Galop propose un fil rouge clair, lisible et spectaculaire pour suivre les plus grands champions en route vers l’Arc. Un dispositif pensé pour embarquer les passionnés comme les néophytes, et les faire vibrer tout au long d’une saison riche en émotions.

Ce dimanche 1^er juin à Chantilly, le vainqueur du Qatar Prix du Jockey Club Camille Pissarro a donc gagné sa place dans la «coupe du monde des pur-sang », qui se disputera le dimanche 5 octobre, à ParisLongchamp.

Le résultat technique

1er CAMILLE PISSARRO (R. Moore)

2e CUALIFICAR (W. Buick)

3e DETAIN (C. Soumillon)

4^e TRINITY COLLEGE (W. Lordan)

5^e AZIMPOUR (C. Lecoeuvre)

Temps : 2’04’’40. Écarts : 1/2 – ENC – T – ENC – CTT.

Les déclarations des entourages

Aidan O’Brien, entraîneur de Camille Pissarro, 1^er, et de Trinity College, 4^e (Irlande)

« En descendant de cheval lors de l’Emirates Poule d’Essai des Poulains, son jockey Christophe Soumillon nous a tout de suite dit de le courir dans le Jockey Club. C’est un miler… mais qui tient 2 000 mètres, et c’est tout ce qu’il faut pour gagner le Derby français. C’est un poulain que nous avons toujours beaucoup aimé. L’an dernier, c’était notre première chance pour les Coventry Stakes, mais à cette époque, il était sans doute trop tendre. En allant dans le temps, il s’est endurci, et nous avons senti au second semestre qu’il méritait de courir le Qatar Prix Jean-Luc Lagardère. Concernant la suite de son programme, nous fonctionnons course par course. Ses propriétaires vont en discuter avec le jockey, qui reviendra vers moi… Il a beaucoup de vitesse… »

Ryan Moore, jockey de Camille Pissarro, 1^er (Irlande)

« La course a été très fluide. J’avais un bon numéro de corde, le train n’était pas fou, mais le cheval était bien détendu. Quand je lui ai demandé, il a bien répondu. C’est Christophe Soumillon qui m’a appris à le monter ! »

Michael Tabor et Derrick Smith, copropriétaires de Camille Pissarro, 1^er, et de Trinity College, 4^e (Irlande)

« C’est toujours un plaisir de venir en France et de gagner. Quand on a un grand cheval, un grand entraîneur et un grand jockey, la vie est facile ! »

Louise Benard, représentante de Godolphin en France, propriétaire de Cualificar, 2^e (Chantilly, Oise)

« William Buick est vraiment content du poulain et pense qu’il pourra évoluer sur plus long à l’avenir. Il a dit qu’il possédait un bon tempérament et qu’il avait été vraiment facile durant le parcours. C’est une très belle deuxième place, derrière un très bon poulain. C’est vraiment positif pour la suite. Il est engagé dans le Grand Prix de Paris (le 13 juillet), mais il faudra voir comment il rentre de cette course et la manière dont il travaille le matin. La décision revient à André Fabre. »

Barry Mahon, manager de Juddmonte, propriétaire de Detain, 3^e (Angleterre)

« C'est une très bonne performance. Nous sommes très heureux de ce qu'il fait. Christophe Soumillon nous a dit qu'il y croyait pendant quelques foulées. Mais Ryan Moore et le gagnant ont filé par le rail. Et ensuite le Godolphin est venu lui prendre le meilleur pour la deuxième place. Detain a de belles choses à vivre devant lui cette saison. La distance de 2 000 mètres lui convient parfaitement. On pourrait même envisager 2 400 mètres. Nous allons rester sur ce créneau après un petit break car il a eu un début de saison chargé. »

Nemone Routh, racing manager d’Aiglemont, propriétaire d’Azimpour, 5^e et de Ridari, 6^e (Chantilly, Oise)

« Nous sommes très contents d’Azimpour. Il n’était pas avantagé par son numéro à la corde, mais il a réalisé une très belle ligne droite. Il vient très fort à la fin, mais sans doute un peu trop tard. Je pense que c’est le cheval à l’extérieur qui finit le mieux de toute la course. Pour la suite, je pense qu’il sera mieux sur des terrains un peu plus souples, donc probablement plus performant en fin d’année. Il est engagé dans le Grand Prix de Paris, mais il faudra en rediscuter, car à cette période de l’année, la piste est souvent un peu trop rapide pour lui.

Quant à Ridari, il n’a pas vraiment d’excuse. On se demande s’il tient les 2 100 mètres. Quand on suit la ligne de la Poule d’Essai des Poulains, il devrait être juste derrière les premiers. Mais là, il n’a pas eu la vitesse pour bien finir. Il lui manque quelque chose à la fin ! Peut-être que la distance est tout simplement trop longue pour lui.

Source: France Galop